Je rêve de glisser mes mains sur ton dos, tes reins, tes jambes, tes pieds, tes chevilles en te massant. Puis mes lèvres remplaceront mes mains et ma langue, mes doigts. Alors je continuerai à visiter ta géographie, de petits monts en petits creux, de collines en plaines si douces… dunes en éveil.

J’arrive à son sommet, la vue y est magnifique … je sens qu’un doigt a le vertige… il plonge… il sombre… l’abîme l’attend!

Il s’aventure, seul, il angoisse. Ses amis viennent le rejoindre car c’est un endroit chaud, mystérieux, doux… découverte d’un paradis.

L’ambiance est au rendez vous! Ma langue vient les rejoindre et goûte à cette fontaine de miel dont tout le monde parle… un délice.. Le mélange des Dieux!

En bon partageur, je dévoile ce goût à ta bouche… le mélange n’en n’est que meilleur.

Les sens sont en éveil.

L’enlacement survient, doux, tendre, précis, naturel dans tourbillon de saveurs aux mets délicats. Fragrances et parfums de corps mêlé.

Ma langue errante parle de son exploration à la tienne, elle décide de faire le même voyage mais à l'autre bout du chemin. Là où les pics sont à un plus haut point.

Les rythmes se synchronisent, les coeurs vivent ensemble… unité parfaite, intemporalité et perte de l’espace. Le temps s'est arrêté et la spatialité est confondue.

Les deux se fondent, les corps se mêlent… La tempête arrive, brutale et si soudaine, sa force est dévastatrice.

Ton corps est mon terrain, mon repère et le mien se libère … pour toi. Il est l’esclave de tes faits et gestes.

Les désirs s’accordent, ils ne sont plus que langage de deux enveloppes charnelles qui s’aiment. Tous deux tendus à l’unisson jusqu’à libération finale. Elle fut si forte si intense que les corps vibrent et se soulèvent pareil à des feuilles prisent dans la tempête. Alors, emportés au loin avec ses frissons et ses émotions, ils montent jusqu'au ciel… le 7 ième!

Seuls leurs corps retombent, vaincus tel le taureau dans l’arène. Mais le plus important, l’essentiel, est partie vers un ciel inconnu telle une fleur emportée par le vent qui sème, sur sa route, des pétales de bonheur…

Si froid fut le temps d'une longue absence.

Tant de plaisir réclamé, brûlant ce corps glacé.

Et la lueur d'une pensée, mille éclats de semence,

illumine ce sommet d'une banquise arrosée

Arrive ce flot scintillant, qui grossi par la fonte

d’un glacier, sous le charme d'un brûlant baiser,

viens, doucement, la vague d'une eau qui remonte

à mes lèvres luisantes face à ce membre dressé.

Contemple l'iceberg qui sous l'ardeur vogue.

Démontrant impuissant sa froide dégradence.

Et de ces mots, ces ordres, d'un chaud monologue,

savoure sa perte et offre, soumise, sa décadence.

Fondant aux frottements de cette totale symbiose,
où fouetté comme le vent, chavire dans les flots.

Qui au loin, à l'océan, dans une coulissante osmose,

se dissous pour, enfin, mourir dans les abysses d'un renouveau...

La poésie est faite pour lire à voix haute. Le sens n'en n'est qu'accentué pour être mieux savouré!

Et que le son de la voix soit la mélodie du chavirement de nos sens…